Actes notariés  

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Le contrat de mariage est une pièce maîtresse de la vie du couple qui nous renseigne non seulement sur la composition de la famille mais aussi sur l'état de fortune et les mœurs de l'époque. C'est pourquoi, je présente ici trois contrats du 18ème siècle ; les deux premiers contrats ont été faits à Toulouse (relevés aux AD par Claudie Dussert que je remercie ici), le dernier a été rédigé à Dunkerque :

Mariage Loupiac - Rivière en 1717 à Labège

Mariage Pelous - Chaumeton en 1728 à Labège        

Mariage Haeuw - Gilliot en 1792 à Dunkerque

1/ Contrat de mariage Loupiac - Rivière en 1717

Bernard Loupiac est mon sosa 800. En 1717, c'est un jeune homme de  22 ans qui prend pour épouse Toinette Rivière, ma sosa 801. Orphelin, il part vivre avec cette dernière chez son beau-père, tailleur d'habits, à Labège.    

Cote 3E 4624 Mtre Jougla Jean, Folio 116 à Toulouse

Le 11/11/1717 à Toulouse dans mon estude, constitues en personnes, Bernard LOUPIAC Travailleur natif et demeurant au lieu et parroisse de Saint-Aigne en ce dioceze fils de feus Jean et de Geraude LAGRANGE mariés acisté de Bernard LOUPIAC Travailleur demeurant à Saint-Aigne son oncle paternel et son parrin de baptème icy present et Pierre RIVIERE Tailleur d'habits mary de feu Magdelaine BELLEGARDE et Thoinette RIVIERE leur fille demeurant au lieu et parroisse de Labege en ce dioceze ou la dite RIVIERE est naye,  de se prendre pour legitime espous et de solemniser iceluy en face de l'eglise catholique etc…..le dit RIVIERE constitue en dot de son chef a sa dite fille la somme de quatre vingt dix neuf livres et par le meme moyen le dit Bernard LOUPIAC oncle et parrin du fiancé luy a presentement compté et delivré la somme de quatre vingt dix neuf livres en 19 ecus dargent de 5 livres piece et autre monoye et entre le dit RIVIERE et les fiancé se sont conveneus de vivre ensamble a meme pot et feu et ordinaire avec leurs familles et le dit RIVIERE etc…..en presence de Sieur Jean COLOMIES Marchand, Sieur Pierre SUAU ayné Marchand de bois de la ville de Bourdeau, Sieur Pierre SUAU Marchand de bois en la presente ville, Sebastien SURAN Cordonier cousin de la fiancée, Ambroise PELOUS Forgeron habitant de Labège, Jean SAVARY Munier habitant du lieu de Portet cousin germain sousignés, Antoine LOUPIAC frere du fiancé, de Pierre LOUPIAC forgeron de Vieille-Toulouse oncle du fiancé, Jean DESPLATS Travailleur a Montaudran oncle du fiancé, Antoine LAGRANGE Munier a Balma oncle maternel du fiancé, Antoine LOUPIAC, Jean LOUPIAC, François LOUPIAC Travailleurs au dit St-Aigne cousins du fiancé, Guilhaume DEUS Mtre Tailleur dhabits du lieu de Rebigue oncle par alliance de la fiancée qui avec les fiancés le dit RIVIERE pere, Bernard LOUPIAC oncle et parrin ont dit ne scavoir signer 

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2/ Contrat de mariage Pelous - Chaumeton en 1728

Ambroise Pelous, mon sosa 1608 est veuf depuis 5 mois quand il se remarie en 1728 avec Françoise Chaumeton. Il a 7 enfants de son premier mariage dont Jean né en 1718, mon ancêtre. Il est le maréchal-ferrant de Labège. 

Cette famille compte au moins 7 générations de forgerons sur Labège et Auzeville.  

 

Cote 3E 4627 Mtre Jougla Mathieu Adrien folio 557 à Toulouse

Le 22/05/1728 à Toulouse par devant moy Notaire dans mon etude, constitués en personnes Ambroise PELOUS Forgeron habitant de Labège en ce diocèze natif du lieu descalquens au meme doicèze ayant este autrefois marié fils de Jean, Forgeron du lieu de Labège et de feue Marthe ORLHAC mariés acisté de son pere icy present dune part et Françoise CHAUMETON veuve de Jean LOUPIAC Travailleur habitans du lieu et parroisse de Saint Aigne capitoulat St-Barthelemy de cette ville native du lieu de Saint-Martin-du-Touch capitoulat de la Daurade de la meme ville fille d’Estienne, Tailleur dhabits habitant du dit lieu de Saint-Martin-du-Touch et de feue Doumenge LAFONT mariés acistée de son pere icy present de se prendre reciproquement selon leglise catholique etc…….Pour le support des charges la dite CHAUMETON se constitue en dot scavoir est la somme de soixante quinse livres quelle puit justement se constituer de celle de cens cinquante livres quy lui feut constituée et payée par son dit pere dans le contrat de mariage avec le dit feu LOUPIAC retenu par feu Mtre Jean JOUGLA Notaire de cette ville mon pere le 12/05/1718 et reconnoit…. ? retenue par moy le 24/12/1719 en egard a Antoine LOUPIAC estant dans sa neuvieme année quelle a de vivant de son mariage avec le dit feu Jean LOUPIAC pour lequel elle reserve les autres soixante quinse livres et encore la fiancée se constitue en dot une coitte un cuissin remplis de plume une couverte de laine blanche un tour de lit toile et linet, six linceuls trois en poil de lin et trois destoupe, six serviettes de poumette, une nape de dix pans de long, une caisse fermant a clef et deux habits de la dite fue LAFONT sa mere lun de rase noire et lautre , la jupe blue et le corset rouge avec ses manches de bazin blanc le tout bon et metable que le fiancé declare avoir receu en espèce de la fiancée et les luy reconnoit sur tous et chacuns ses biens et soblige a luy reconnoitre la dite somme de soixante quinse livres ….Pacte conveneu que par le predecès de la fiancée sans enfans du present mariage le fiancé gaignera la dite constitution et au cas contraire elle gaignera le dit augment et retirera sa dite constitution avec ses habits et bague sera norrie logée vestue et entretenue sur les dits biens de son fiancé pendant sa vie vivent viduellement suivant leur qualité et faculté diceux, declarant que la valleur des effets nexede pas quarante livres. Fait et recitté en presence du Sieur Antoine BEROUS Architecte, de Vincent REMAURIN Maistre Cordonier habitans au dit Toulouse sousignés avec le fiancé, Bernard CHAUMETON Tailleur dhabits habitant de Colomies oncle de la fiancée qui avec la dite fiancée le pere du fiancé et le pere de la fiancée ont dit ne scavoir signer.  

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3/ Contrat de mariage Haeuw - Gilliot en 1792

 

Copie conforme du contrat de mariage du 5 mai 1792 réalisée en 1843 pour Me Vaillant, notaire chargé de dissoudre la communauté de  biens suite au décès de Marie Josèphe Gilliot épouse Haeuw.

Pardevant les notaires résidents à Dunkerque, département du Nord, soussignés, furent présents : Pierre Jacques HAEUW, garçon mineur, natif d'Herzeele, fils de Philippe Jacques et de Pétronille Françoise CLAYSSEN, assisté et autorisé de ses dits père et mère et accompagné de Louis COUVREUR et de Joseph WAGROU, son bon ami, demeurant en cette ville ......d'une part;

Et demoiselle Marie Joseph GILLIOT, fille majeure, native de cette ville, fille de feu sieur Jacques Marcel et d'encore vivante Marie Marguerite FLAMENT, autorisée de sa dite mère et assistée de Jacques GILLIOT, son frère germain et d'Alexis GILLIOT, aussi son frère, demeurant en cette ville.....d'autre part.

Lesquelles parties, étant d'intention de s'unir par le mariage, ont avant aucuns liens et engagements fait les donations, conventions et stipulations suivantes ; savoir que les futurs époux seront uns et communs en tous biens meubles, acquêts, conquêts et immeubles en tels lieux et endroits qu'ils soient assis et situés et de tel côté qu'ils leur viennent, soit par successions, donations, legs ou autrement encore que ci-après ils fissent leur demeure ou des acquisitions en pays et coutumes contraires à celles de Bruges municipale de cette ville au désir de laquelle leur future communauté sera régie gouvernée.

Déclarent les futurs époux n'avoir quant à présent aucuns biens immeubles réels ni fictifs et que le seul bien qu'ils possèdent consiste uniquement en leurs habits et linge qu'ils estiment en tout valoir la somme de 260 livres, c'est ce qu'ils ont juré être sincère et véritable par serments qu'ils ont prêté en nos mains et se réglant sur la dissolution du futur mariage fut conclu et arrêté que le survivant ou la survivante aura et remportera par préciput et avant part, soit qu'il y est enfant ou non procréés dudit mariage ses habits, linge, bagues et joyaux en outre son lit garni sa chambre étoffée tel que le tout se trouvera et pour douaire conventionnel au cas d'enfants nés ou à naître le douaire sera de la somme de 600 livres pour la future épouse et de celle de 400 livres pour le futur mari et au cas contraire qu'il n'ai point d'enfants nés ou à naître le survivant des futurs époux aura et jouira durant de l'universalité de tous les biens et immeubles de la communauté à titre de constitution de précaire sans qu'il soit tenu d'en rendre compte ni renseing à qui que ce soit, à condition cependant d'en faire faire bon et fidèle inventaire pour en constater la valeur, pour après la mort du survivant des dits futurs époux être, les dits biens être partagés entre les héritiers des dits futurs époux, et sous ces clauses et conditions le futur mariage fut conclu et arrêté du consentement des parties et assistance, promettant obligeant, acceptant fait et passé audit Dunkerque es études. 1792 et le 5 mai après midi; et ont les futurs époux et les dits Alexis et Jacques GILLIOT fait leurs marques déclarant ne savoir écrire de ce sommés et interpellés suivant l'ordonnance et les autres assistants signé avec nous dits notaires  (signé) + marque du futur époux, + marque de la future mariante, + dudit Alexis GILLIOT, + marque dudit Jacques GILLIOT, Louis COUVREUR, Joseph WAGON et comme notaires STA et DUFLO.

Enregistré à Dunkerque , 7 mai 1792, reçu trente sols (signé) illisible

Pour expédition conforme à la minute en la possession de Me Auguste Ferdinand Dufour, notaire à Dunkerque, soussigné, comme successeur médiat dudit Me STA, notaire décédé.

Dunkerque, 17 novembre 1843

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